La Volata : quand le vélo manifeste (n°1)

Moyen de déplacement, instrument de découverte, objet de luxe parfois (cf. billet du 6.6.11), le vélo peut aussi être vecteur de messages politiques. C’est en tout cas le mode de communication choisi il y a quelques semaines par les partisans de Giuliano Pisapia, candidat de centre gauche aux élections municipales à Milan.

Pourquoi cet usage politique du vélo ? Pour marquer les esprits en se distinguant de la traditionnelle manifestation pédestre associée aux revendications syndicales? Parce que la voiture est réservée à la célébration des victoires sportives (de préférence sur les Champs-Elysées)? Parce que Milan est une ville sans fleuve et qu’une manifestation nautique serait difficile à organiser ?

Non, le choix du vélo n’est pas un choix par défaut. C’est pour ses valeurs intrinsèques que le vélo a été choisi. Tous les cyclistes ressentent l’extraordinaire sentiment de liberté que procure son usage (Paris a nommé ses vélos Vélib’, ce n’est pas pour rien). Tous les cyclistes savent qu’il permet la rencontre fortuite, l’échange, une ouverture au monde, quand l’espace clôt de l’habitacle automobile isole. Certains cyclistes l’ont adopté par conviction écologique et tous connaissent l’effort qu’impose son usage.

C’est parce qu’il incarne les valeurs de liberté, d’ouverture, d’égalité et de modération – en somme une forme supérieure d’urbanité – que les partisans de Pisapia l’ont choisi pour manifester. Bien leur en a pris, Pisani a gagné, il « libère » la ville de 20 ans de domination de la droite berlusconienne. Espérons que les valeurs du vélo inspirent la nouvelle gestion communale.

L’affiche du rassemblement :

Les images et la vidéo du rassemblement :

http://www.cittadinixpisapia.it/u/Video/video/42
http://www.corriere.it/gallery/politica/05-2011/elezioni/8/bici-pisapia_bf5dc72e-86c0-11e0-a06d-0594606c12ff.shtml#1