L’intermodalité en France a encore du chemin à faire. Dans
les esprits d’abord, il suffit de voir la méfiance réciproque, voire la franche
hostilité, que portent les chauffeurs de bus parisiens aux cyclistes, qui le
leur rendent bien. Dans la pratique aussi, avez vous déjà essayé de loger votre
vélo dans un TGV, monter les marches, franchir la porte étroite, loger votre vélo
- ou la housse le contenant - dans l’espace prévu à cet effet (pas forcément
prévu à cet effet d’ailleurs) ? L’opération est à peine plus aisée dans le
métro et uniquement envisageable aux heures creuses.
Bref, si l’intermodalité en France reste un chantier ouvert
– notamment celle qui nous intéresse, l’association pour un même trajet du vélo
et des transports en commun – des solutions pratiques sont mises en œuvre outre-Atlantique.
Passage en revue de quelques solutions de bon sens.
Bus – vélo
A San Francisco, comme à Portland ou à Seattle, les
cyclistes pris de fatigue, surpris par la pluie, accablés d’une crevaison, ou
stoppés par la déclivité trop prononcée du relief, peuvent installer leur vélo
sur des portes-vélos installés à l’avant du bus. L’opération ne prend pas plus
de 10 secondes. La première fois que j’ai essayé de le faire, c’était à
Seattle, le chauffeur du bus est descendu pour m’aider.
A San Francisco toujours, les pots d’échappement des bus ne
sont pas situés au niveau des naseaux des cyclistes mais en hauteur, sur le
toit Ça vous change la vie. Combien de fois, chers cyclistes, n’avez vous pas
doublé précipitamment un bus prêt à repartir, uniquement pour vous éviter une
pleine bouffée de l’air carboné craché par ce dernier ? Ce simple
aménagement mécanique, s’il était mis en œuvre à Paris, contribuerait
grandement à pacifier les relations entre cyclstes et chauffeur(ard)s de bus.
Train - vélo
Saluons d’abord les efforts entrepris par la SNCF depuis
quelques temps et le bon accueil réservé aux vélos par les TER. Pour les TGV
c’est une toute autre affaire. D’abord, tous n’autorisent pas les vélos et
certains imposent que ces derniers soient transportés dans des housses. Or, les cyclotouristes – c’est surtout d’eux
dont il s’agit en l’espèce - n’aiment pas démonter et remonter leur vélo chaque
fois qu’ils prennent le train et ne voient pas d’un bon œil le fait de
transporter tout au long de leur périple la housse n’ayant servi que quelques
heures dans le train.
L’Amtrak (société de chemin de fin américaine) l’a bien
compris et réserve un wagon entier aux transports et valises hors dimensions
(vous savez les valises et planches de surf qui ne rentrent dans aucun des
espaces de rangement d’un TGV). Pour 5 dollars, vous pouvez faire transporter
votre vélo dans le même train que celui que vous prenez, il suffit de le porter
sur le quai, un agent le monte pour vous dans le wagon spécial et le redescend
sur le quai à la gare de votre arrivée. Pratique, et avec le sourire de l’agent
en prime.
Intermodalité et cordialité, les Américains ignorent
peut-être tout de la notion française du service public, mais ils ont le sens
du service.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire